Carnets photographiques

Grégory Lidin

Synopsis

Les trois frontières de Bayan-Töröö
Lieu de tournage : Altaï mongol, région du Gov-Altaï, Mongolie
Date de tournage : mai et juin 2002
Format de tournage : mini DV

160 km de piste de montagne pour accéder à la ferme depuis la capitale de la région, impossible de transporter les fruits récoltés par cette voie là !

Sur la route un éleveur nous fait découvrir les pétroglyphes gravés dans le rocher qui surplombe son campement.

L’alcool aidant, les langues se délient…

Le grand-père, initiateur du rachat du kolkhoze il y a 10 ans, ingénieur hydraulicien « C’est un grand barrage qui unit les deux montagnes. Ce barrage contient 3 millions de mètres cubes d’eau. Avec cette eau, on a projeté d’irriguer plus de 400 hectares de terre. C’est un grand et beau système d’irrigation. Depuis sa construction, ce barrage n’a fonctionné qu’un ou deux ans. Le fonctionnement a été arrêté à cause du déficit des finances, et l’ouverture du marché. « 

La montagne mère veille sur les 200 hectares de cultures restantes.

Les sources naturelles qui alimentent le verger en contrebas, un terrain de jeu paradisiaque pour les enfants !

Un ouvrier agricole employé de l’ancien kolkhoze, chargé de l’irrigation. « Une dizaine d’années… Ca fait longtemps… Je travaillais comme manœuvre … Depuis pas mal de temps… »

Chez un éleveur qui a subi de lourdes pertes de bétail au printemps. « On espérait supporter le froid. C’était la cinquième neuvaine ? Oui, c’était à la fin de la cinquième neuvaine ! On espérait que le froid allait passer, mais on s’est trompé. Quand on a atteint la plaine, les bêtes poussaient des cris et la neige était haute comme ça. Les bêtes ne voulaient pas avancer. […] Et à partir de ce moment les bêtes n’ont cessées de mourir. Qu’est ce que je peux dire. Ce n’est pas la peine de répéter nos ennuis. Et qu’est ce que vous en pensez ? »

Une fillette assiste, muette, à la « collecte du cachemire » par les propriétaires des chèvres.

Bold dans le camion, professeur d’histoire de l’art en ville, sa mère lui a cédé une grande part des actions de l’ancien kolkhoze qu’elle a acheté. Il visite l’exploitation pour essayer de redresser l’affaire. « Ce qui est très difficile, c’est de savoir comment parler avec les éleveurs. Aujourd’hui, on va envoyer notre trésorier et faire exiger aux éleveurs de donner la quantité de cachemire en fonction de ce que l’on attend. Il est nécessaire que nous ayons une politique sur ce sujet. Si l’éleveur n’a pas eu de bêtes mortes [pendant le dzud], comment le récompenser ? Si l’éleveur a perdu du bétail, comment exiger un dédommagement de sa part ? « 

Un agriculteur indépendant qui exploite 30 hectares de terre au pied d’Edj Uul « Si les produits sont de bonne qualité, c’est facile de trouver un marché. Il faut fabriquer des produits qui conviennent aux acheteurs. C’est ce que je pense. La farine doit bien absorber l’eau, les légumes ne doivent pas contenir de vers. Ils doivent convenir aux normes sanitaires. Je pense que de cette façon, la clientèle viendra d’elle même à nous. Les produits se vendront d’eux-mêmes. »